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remi chaurand

Passe à Beau !

Publié le par Za

Pour Vincent et David,
J'ai découvert à la fin de l'année que le gymnase où s'active Fiston 1er deux fois par semaine s'appelle "Gymnase Roger Couderc". J'y ai vu un signe et j'en aurais presque versé une larmichette. Alors, et si, pour changer, on parlait rugby ?

Passe à Beau !

Quelle belle composition que l'image de cette couverture ! L'oeil du dessinateur qui accompagne le beau mouvement du rugby, la chorégraphie parfaite de la passe en arrière.

Vois-tu, Antonin, le rugby est comme la vie, à la fois simple et compliqué, sommaire et subtil, immuable et changeant, logique et absurde... Pratiqué par des adultes redoutables obéissant comme des enfants à un petit homme à sifflet qui les punit parfois et les envoie au piquet, il est aussi, le rugby, un conte merveilleux plein d'exploits chevaleresques, de héros légendaires partis chercher sur un chemin semé d'embûches un fabuleux trésor ovale.

Allez savoir pourquoi le rugby pousse au lyrisme, à l'épopée. Il aurait ceci de commun avec le cyclisme, peut-être. Et encore.
Si les règles du rugby vous semblent nébuleuses, jetez-vous sur ce roman, quel que soit votre âge. Vous y trouverez un esprit, des valeurs, une ambiance, la découverte d'une culture à travers les yeux de néophytes prêts à se frotter à la rudesse d'un sport épique - ça se voit que je ne suis pas objective ?
Antonin Beau débarque à Montmartigues, ville de rugby. Dans ces cas-là, et quand de surcroit on est Parisien, il n'y a pas trente-six manières de s'intégrer. Surtout lorsqu'on se révèle avoir un talent inattendu pour le cadrage débordement (cadrage débord pour les intimes) ou l'art de mettre un vent à son adversaire.

Mais ce roman, c'est aussi l'histoire d'une communauté humaine forgée sur le rugby depuis des générations, d'une vieille histoire qui ressurgit au gré de la curiosité des jeunes héros. Il faut saluer le texte de Rémi Chaurand, savoureux, plein d'humour et présentant le noble avantage de voir surgir, page 109, c'est peut-être un détail, mais non, pas pour moi, un de mes mots préférés, certes présenté entre guillemets, ce qui le rend encore plus pécieux, mais je vous laisse juge...

Jean-Charles, qui a deux "bougnettes" de graisse de canard sur sa chemise blanche et une sur sa cravate rose, estime que l'arbitre a sifflé des pénalités injustes contre les nôtres.

Bougnettes... Mais quelle poésie dans ce simple mot.
Le grand avantage de ce roman, aussi, c'est la présence de monsieur Yvan Pommaux à l'illustration. Enfin, à la co-écriture serait plus juste. On navigue sans cesse du roman illustré à la BD, les moments de jeu étant les mieux traités à mon avis. Ce qui aurait pu être un essai (!) de plus sur le rugby devient une histoire haletante dont on sort un peu plus gagné par l'Ovalie. 

Passe à Beau !
Passe à Beau !

Que vous aimiez le rugby, ou que vous ayez envie d'y comprendre quelque chose, jetez-vous sur Passe à Beau ! Achetez-le pour vos petits !

Passe à Beau !
Yvan Pommaux & Rémi Chaurand
L'école des loisirs, 2016

Et pour finir ce billet, un petit bijou de reportage signé Roger Couderc sur la famille Spanghero. Nous sommes en 1966 dans une campagne en noir et blanc... 

le 10/07/2016 - Lecteur chéri, avant de quitter cette page, tu ne manqueras pas d'aller lire les gouleyants commentaires des deux dédicataires de cette chronique - lyriques en diable pour l'occasion.

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