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macao et cosmage

Publié le par Za

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Macao et Cosmage nous toise du haut de son aînesse, du haut de son format qui le fait dépasser dans tous les sens sur le rayonnage, du haut de sa réputation, de sa légende, auréolé de sa première édition estampillée N.R.F., excusez du peu… Il serait le premier livre du genre, premier album de cette envergure destiné aux enfants. Il est signé Édouard-Léon Legrand dit Édy-Legrand.

 

Ouvrons ce grand livre et tentons d'éviter - ou pas, tout jugement empreint d'anachronisme. Là commence un feuilletage émerveillé, car chaque page tournée recèle  merveilles et surprises.

 

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Ce qui frappe immédiatement c’est la modernité du trait, de la couleur.  Cet album pourrait avoir été illustré hier. Bon d’accord, avant-hier. Au jeu des références, il y aurait de quoi remplir un cabas tant ce livre fait figure de précurseur sur des styles qui, comme l'Art déco, connaîtront leur heure de gloire au même instant. Macao et Cosmage est le contemporain de Raoul Dufy, de Fernand Léger, et lorgne parfois vers l'art japonais de l'estampe… Lors de la première édition, les grands aplats de couleur seront réalisés à la main.

 

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Macao et Cosmage ou l’expérience du bonheur

L’expérience du bonheur…

Lorsque s’ouvre ce livre, Macao et sa compagne Cosmage rêvent au pied d’un grand arbre, entouré d’oiseaux et de papillons, sur une île ignorée de tous et de la « civilisation » en particulier… C’est le temps d’une insouciance édénique, rousseauiste à mort - encore que - , à coup d’envolées d’images somptueuses aux mouvements amples.

 

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Jusqu’au jour où un bateau se pointe à l’horizon…

C’était le commandant Létambot et les joyeux marins du croiseur « le Poilu »… Grands chasseurs de sous-marins boches, ils fouillaient, depuis des mois, les mers en tous sens, quand tout à coup, ils avaient découvert l’île de Macao et Cosmage, que ne mentionnait aucune carte géographique…

À partir de là, nos deux héros, qui ont évité les grandes boucheries de l’époque, contrairement à leurs collègues déjà colonisés,  vont découvrir en bloc : le drapeau, la patrie, la guerre, les avions, les défilés militaires, les fanfares, le charbon, le fer, l’or, le bruit, le travail, bref, tout ce qui fait l’honneur d’une nation, non ? Macao et Cosmage tentent de s’adapter aux bienfaits du progrès, mais, en parfaits ingrats, ils finissent par s’enfuir au plus profond de l’île, incapables de saisir toute la subtilité et la supériorité du jardin public sur la jungle, des élégants bains de mer sur l’élan primitif de se baigner tout nu dans les cascades.

 

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Le gouverneur lui répondit : « Vous vivez à l’époque des grandes inventions ; l’activité humaine, sous toutes ses formes, est sans limites ! Le bonheur est dans le travail ! » - « Je n’entends rien à votre travail, dit Macao, et je suis trop vieux pour apprendre… »

 

Quant à la morale de cette histoire,  je vous laisse la mastiquer tout seuls, comme des grands…

 

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Macao et Cosmage ou l'expérience du bonheur

Edy-Legrand

réédition Editions Circonflexe, 2000

 

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Publié dans albums, Edy-Legrand, Circonflexe

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histoire du prince pipo

Publié le par Za

Le prince Pipo est heureux. Heureux comme on peut l'être lorsqu'on est le fils unique d'un roi débonnaire, et que l'on a été choisi par son père avant même d'être né. Le prince Pipo a un cheval rouge qui s'appelle Pipo aussi, Pipo le cheval. Et le temps pourrait s'écouler de façon parfaitement ennuyeuse si le cheval, un jour, n'écoutant que son instinct de bête aventureuse, n'entraînait son maître à l'orée d'un volcan, si près du bord qu'ils seront, le prince et sa monture, expédiés très loin par le souffle du volcan.

C'est là que la vie commence, la vie proprement dite, une vie faite pour les livres d'histoires, avec un dragon, des enchantements, une sorcière, une princesse endormie et des tiroirs qui s'ouvrent sur d'autres contes... Le prince Pipo découvre alors une réalité bien triste, où ses parents sont des êtres cruels, où le monde est carcéral, militaire.

 

Le texte de Pierre Gripari, publié la première fois en 1976 dans une édition illustrée par une quinzaine de dessinateurs dont Claude Lapointe et René Haussmann, est aujourd'hui réédité par Grasset Jeunesse. Nouvelle maquette, claire et moderne, nouvel illustrateur ! Et cette fois, c'est Laurent Gapaillard qui s'y colle, tout seul ! Oui, le Monsieur du Yark, lui-même !

Déjà, rien que la couverture vaut le détour... Mouvement, couleur, tout y est !

 

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J'aime ce cheval qui saute par-dessus la lune, comme la vache de la comptine...

 

On se jette alors dans le livre pour voir tout, et tout de suite, et l'on reste coi, quoi !

 

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Car loin de trahir le texte d'une quelconque manière, Laurent Gapaillard l'attire du côté noir et désespéré de la quête de Pipo, il l'embarque directement chez Dickens, à l'ombre de Gustave Doré, une ombre qui hante les arbres menaçants. Et que dire des espaces oniriques et vertigineux, de ce monde oppressant, des trognes inquiétantes...

 

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C'est magistral, virtuose au meilleur sens du terme, lorsque la virtuosité est au service du texte, le dépoussière, nous le donne à redécouvrir. Car sans ces images, et malgré l'immense talent de conteur de Gripari, je n'aurais peut-être pas autant aimé cette histoire impossible à résumer...

 

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" Et c'est pourquoi, mes petits amis, si vos aînés se moquent de vous parce que vous aimez les contes, laissez-les dire et soyez bien tranquilles : des tas de gens d'autrefois, très vieux, très sages, avec de grandes barbes, les ont aimés, comme vous, et ils avaient pour ce la d'excellentes raisons ! "


Sur les rééditions de Gripari chez Grasset Jeunesse,

voir l'article de la Soupe de l'Espace...

 

Histoire du prince Pipo, de Pipo le cheval et de la princesse Popi

Pierre Gripari

ill. Laurent Gapaillard

Grasset Jeunesse, mars 2012

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la Terre est ronde comme une marmite de soupe

Publié le par Za

On m'avait pourtant prévenue : "Mange ta soupe, ça fait grandir !" Mais je me suis entêtée et voilà qu'aujourd'hui, tout le monde me mange la soupe sur la tête. Bisque, bisque, rage ! Maintenant, dès qu'il pleut, je bois le bouillon ! Je n'ai pas pied dans les flaques, je suis trempée comme une soupe...

Mais ce n'est pas parce que je suis petite qu'il faut me marcher sur la tête ! Attention, je ne fais pas dans le velouté ! Je suis soupe au lait et je n'y vais pas avec le dos de la cuillère !

Pour autant, je ne vais pas cracher dans la soupe. Dans un potiron, j'ai creusé ma maison. Alors, quand j'ai les crocs, je mets la marmite sur le feu et par ici la bonne soupe !

 

 

Trêve de plaisanterie,

voici de quoi satisfaire mon goût du grand, du bel album

et mon amour des fourneaux.

 

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Alors avant d'en prendre plein les papilles,

affolons-nous les mirettes !

 

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Ce livre regroupe des recettes de soupes des quatre coins du monde, faciles à réaliser, facile à dépayser ! Le tout est truffé de petites histoires, d'anecdotes croustillantes...

 

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Je me suis laissée tenter par une soupe antillaise qui laissait espérer de belles couleurs, orange et corail, douceur et parfum, à l'image des illustrations signées Aurélia Fronty.

 

Velouté banane et chorizo

 

Ingrédients: 1 grosse patate douce, 2 bananes plantains, 2 petites carottes, 1 chorizo doux, 1 oignon, 1 boite de maïs (300g), 1 litre de bouillon de volaille, 25 cl de crème fraîche, de l'huile d'olive, du thym, du persil, du sel

pour 4 personnes

préparation : 25 min

cuisson : 35 min

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 "1. J'épluche l'oignon et je le coupe en fines lamelles. je débite le chorizo en rondelles épaisses, puis je divise chaque rondelle en quatre petits morceaux. J'épluche et je coupe en dés la patate douce, les bananes et les carottes. Je fais chauffer 4 cuillères à soupe d'huile dans une cocotte. Quand elle est bien chaude, j'y fais revenir l'oignon et le chorizo pendant 3 minutes.

 

2. J'ajoute dans la cocotte les dés de légumes et le maïs que j'ai bien égoutté. Je remue et je laisse dorer 3 minutes avant d'ajouter le bouillon, le thym et le persil. Je sale un peu mais pas trop à cause du chorizo et du bouillon qui sont déjà salés.

 3. Je porte à ébullition, puis je baisse le feu et je laisse mijoter 20 minutes sous un couvercle.
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 À l'aide d'une écumoire, je retire les brins de thym et les morceaux de chorizo, et je verse la moitié de la soupe dans un saladier pour la mixer. Quand c'est fait, je le remets dans la cocotte avec les morceaux de chorizo; je fais chauffer quelques minutes. Juste avant de servir je vérifie l'assaisonnement et j'ajoute la crème fraîche. L'ensemble prend  une belle couleur corail qui, combinée à l'odeur, ouvre d'emblée l'appétit. "

À servir dans des petits bols. Enfin, des bolinettes, voire des verrines, si vous êtes adeptes. Parce que c'est le genre de soupe qui rassasie assez vite... Mais c'est délicieux, pas trop sucré - la banane plantain est très peu sucrée. Je n'ai mis que la moitié du chorizo. J'avais oublié le maïs, il faudra donc que j'essaie une autre fois avec, en rajoutant une carotte ou deux.

 

Une cuisine qui sent bon les soupes du monde (non mais quel titre...)

Alain Serres, Laurana Serres-Giardi

Aurélia Fronty

éditions Rue du Monde, 2011

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pettson & picpus

Publié le par Za

Que diriez-vous de rendre une petite visite à Petson et à Picpus son chat ?

Retrouver les dessins malicieux de Sven Nordqvist est un régal digne de la plus exquise des gourmandises, comme, par exemple, un macaron basilic-citron. Quel rapport, me direz-vous ? Aucun. Je me damnerais pour un macaron basilic-citron, mais revenons à nos Suédois.

 

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Aujourd'hui, Pettson n'a pas la pêche. Il broie du noir, il déprime, envie de rien, juste attendre que la nuit tombe pour aller se coucher. Mais c'est sans compter avec Picpus...

 

J'ai feuilleté mon premier Pettson dans une librairie/magasin de jeu en Allemagne - Kunst und Spiel à Sarrebrück, Fürsenstraße 1a - si jamais vous passez par là... Je ne comprenais strictement rien au texte mais qu'importe, le charme a opéré immédiatement.

 

Les dessins, la composition des pages, tout concourt à plonger le lecteur dans un dilemme affreux : tourner la page ou prolonger le plaisir d'y farfouiller encore. Car il y a toujours dans un coin une créature hypothétique, un détail hilarant, une grenouille un brin barrée qui nous font de l'oeil. Sven Nordqvist tient son lecteur en assez haute estime pour lui proposer ce genre de complicité. 

 

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Et ils valent leur pesant de surströmming nos deux camarades ! Le chat frappadingue vaguement hyperactif et le ronchon pas rasé de près, pas habillé à la dernière mode. Clown et Auguste, trublion et bougon, le tout dans un joyeux fouillis résolument anti-Feng shui ! Ah, c'est sûr qu'il ne doit pas faire la poussière tous les jours, ce bon Pettson et qu'il se fout bien que la couleur de ses rideaux soit assortie à la nappe...

 

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Après cette lecture, j'avais presque envie d'une longue balade au bord d'un lac en Suède.

J'ai dit presque.

 

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guten tag

Publié le par Za

Parlez-moi d'moi, y a qu'ça qui m'intéresse !

Comment résister

aux questions mitonnées

par mon A Mimi Rat,

enfin,

mon amie Mira ?

Le tag des onze,

à ma sauce...

 

Tout d'abord, onze aveux, parmi lesquels j'ai caché six mensonges éhontés... À vous de les trouver !

 

1. Je suis née à Ville d'Avray. Ma mère s'appelle Jeanne et mon père Victor.

2. J'ai gagné des compétitions de ski.

3. Je ne repasse jamais. Je vis froissée et, ce faisant, je gagne un temps fou.

4. J'ai vendu des glaces en Aragon.

5. J'aime les bagues, les grandes, les lourdes, les bagouzes, quoi !

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Ces photos tendraient à prouver la véracité de cet aveu.

(quand je pense que je viens de passer un bon quart d'heure à photographier ma main gauche...)

 

6. J'ai un amour immodéré pour les talons hauts. Ce qui, au regard de ma grande taille, pose quelques problèmes à mes interlocuteurs de moins d'un mètre quatre-vingt.

7. J'ai sauté à l'élastique depuis le viaduc de Garabit.

8. J'aime le rugby depuis toujours. 

9. J'ai tellement de surnoms, de diminutifs que lorsque je téléphone à mes proches, il me faut d'abord réfléchir avant de me présenter... Za, Zette, Éli, Babé, Lisou, Lisbeth, Zabeth...

10. Je n'ai jamais lu aucun livre d'Amélie Nothomb.

11. Je connais Carmen par coeur. De la première à la dernière note, même les parties d'orchestre. J'ai même un jour chanté sur scène cette partie de l'acte III (le rôle de Carmen, tant qu'à faire !)

 

 

 

 

Ceci étant dit, ceci étant fait, répondons maintenant aux onze questions qui ont germé dans l'esprit retors de Mira... Je n'ai pas trop le choix, la hallebarde délicatement posée sur ma tempe tenant lieu de motivation...

 

1- Allez PAF ! donne-moi 3 rimes en « ASE » !

trypanosomiase, hypostase, carboxylase (ça se voit que j'ai triché ?)


2- ...3 livres qui restent soudés à ton chevet ?

Les trois du dessous de la pile, soudés par le poids de ceux qui sont au-dessus.


3- Formule toi-même ta propre question et réponds-y ! hihi ! tu verras comme c’est rigolo !!

 

Qu'est-ce qui t'agace, t'énerve, t'exaspère ? Mais vraiment... 

> L'expression "c'est que du bonheur !" ... Elle devrait être interdite, par décret spécial, on devrait filer une amende aux gens qui l'utilisent, avec aggravation de la peine en cas de récidive...


4- A ton avis, l’absurde fait-il avancer le débat ? ou alors parfois pas ? Et si les débats sont ouverts , alors qu'en sera-t-il des petits pois ?

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poutou à gagner

pour qui trouvera

le jeu de mot ultra fin qui sous-tend cette photo...

 

5- Dis, dis, tu me racontes une histoire…euh alors….euh… avec un loup, des méchantes, un ogre, une botte de carotte, un pneu et aussi des babouches.

 

"Remue-toi, rat de fond de cale ! J’ai besoin d’une botte de carottes ! Et ne me regarde pas comme ça ! Oui, j’ai dit une botte de carottes ! Et de carottes nouvelles, s’il te plaît, avec fanes. Des fanes pas fraîches feront l’affaire. Et tant que tu y seras, il me faudrait aussi quelques poils de loup, de loup gris de préférence. Où vas-tu ? Qui t’a dit que tu devais aller les chercher sur la bête ? Mais qui m’a fourré cette raclure de chaudron dans les pattes ? Des poils de loup, il y en a dans le pot qui est sur la quatrième étagère, là, devant ton nez  morveux. Non ! Ne te mouche pas, malheureux ! Viens par ici que je récupère ce qui coule de tes naseaux, ça pourra servir…  Alors, elles arrivent ces carottes, parce qu’ici ça commence à bouillir et je ne voudrais pas que ça attache au fond ! Pourrais-tu me râper quelques lamelles de pneu, si ce n’est pas trop te demander ? Stop, ça suffit ! Je ne prépare pas une potion pour un ogre ! Tu te souviens de celle qu'on avait faite pour le pauvre malheureux qui avait égorgé ses sept filles ? Il était bien mal en point… A-t-on idée d’être aussi goulu ! Non, aujourd’hui, c’est une commande pour deux vilaines. Des vraies, des méchantes ! Elles veulent faire rétrécir leurs pieds. Ne me demande pas pourquoi. Après elles reviendront me demander une potion pour garder l’équilibre. C’est n’importe quoi. Et je la leur ferai leur potion. La bêtise, ça fait marcher le commerce… Voilà, c’est prêt. En plus, faut la livrer, la potion. Les feignasses ! Allez, délicieux furoncle, adorable verrue, mets tes babouches et fonce, l’envoyé du roi passe dans une heure !"

 


6- C’est quoi ton moteur, pour écrire, dessiner, carburer, quoi ? ( là je voudrais bien une vraie réponse)

J'veux qu'on m'aime !


7- C’est quoi ton moteur, pour écrire, dessiner, carburer, quoi ? ( là, je voudrais bien une réponse hyper politiquement correcte)

L'amour de la littérature, bien sûr !


8- Quelle(s) langue(s) aimerais-tu parler ? Pourquoi ?

Хотела бы по-русски  говорить.Это прекрасный язык!


9- Comme moi, aimes-tu les chiens ?

À la folie ! Presque autant que les chats ! C'est dire !


10- Un livre à conseiller absolument et à lire toutes affaires cessantes ?

Le dernier catalogue Playmobil, pour la nouvelle série préhistorique ! Les fresques de la grotte sont présentées en auto-collants. Mais il semble qu'il n'y ait pas de pingouin... Nous serions donc plutôt Lascaux que Cosquer, ce qui me défrise un brin.

 

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11- Et sinon, ça va toi en ce moment ?

 

 

 


Et comme si ça ne suffisait pas, il fallait ensuite rédiger onze questions, choisir quelques victimes expiatoires élire des blogopotes, parmi la crème de la crème et les taguer... Je botte en touche pour cette partie du tag. Enfin, presque... Je pose une seule question - aux plus férus de poésie d'entre vous, évidemment. De quel poème sont tirés ces quelques vers... Le gagnant se verra gratifier d'un double poutou ! 

 

Près de nous sifflait un merle,

La rosée faisait des perles...

 

 

Publié dans tag, mes petites bêtises

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les piqués de Peake # 3

Publié le par Za

Avez-vous le pied marin ?  

Il va falloir.

Je vous dis ça, mais moi, j’ai le mal de mer. J'ai cru mourir, un jour, dans le ferriboite qui va du Vieux-Port aux îles du Frioul. À quai. Et voilà que j'ai la prétention de vous embarquer pour les îles anglo-normandes. Tout ça pour accompagner monsieur Albert Lemant  sur les traces de Mervyn Peake. Et ce disant, je ne suis pas peu fière d’accueillir ici un piqué de première importance. Que dis-je,  un piqué… Avec Albert Lemant, nous entrons dans la confrérie nettement plus chic des Peakies. Ceux qui, à bord du HMS Gormenghast, navire de Lord Marmaduke Lovingstone, le héros des Lettres des Isles Girafines, ont fait LE voyage.

Le voyage de Sark !

 

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carte des îles Anglo-Normandes

almanach de la Nouvelle Chronique de Jersey, 1891

 

" Comme la plupart des mabouls du club des Peakies je suis rentré dans la confrérie lors de la sortie chez Stock dans les années 70 de la trilogie Gormenghast... et comme pour tous les autres, inutile de dire que ça a changé ma vie d'artiste, de bibliophile, de lecteur, etc, etc... Comme les autres je passais mon temps à chercher l'édition rare, à transmettre la bonne parole en bassinant tout le monde lors de soirées en disant : "mais vous ne connaissez pas Mervyn Peake ? Quelle chance vous avez !"

 

Mais ma "rencontre", ma vraie rencontre, est singulière...

J'habite dans les Pyrénées un tout petit village dans une vallée un peu labyrinthique, un peu magique, les Baronnies... Les vacanciers épris de calme, de marche, et de rapaces, viennent se reposer par chez nous.

Les Britanniques notamment...

Il y a une quinzaine d'années je vais (alors que je ne vais jamais à ce genre de manifestations) à un repas de fête dans un village voisin et faisant la queue avec mon assiette remplie de charcutailles, je vois au bout d’une grande tablée un petit couple assez âgé et un peu timide se tenant à l'écart des ripailles bigoudannes. Bizarre comme on reconnaît un anglais à sa façon de "pichiguer" dans son assiette. Je m'assois aussitôt à côté d'eux pour lier conversation....

Nous sympathisons vite et je commence à parler de ma vie ici, de mon métier, la gravure, les livres, les illustrations... Inévitablement à un moment j'évoque le nom de Mervyn Peake. Les yeux de la vieille dame anglaise  (forcément bleus) s'illuminent alors.

" When I was a young girl, I played on his knees you know  ?..."

"J'ai joué sur ses genoux lorsque j'étais enfant !..."

En fait lorsqu'elle était petite fille, ses parents étaient les voisins des Peake et cette dame était l'amie du fils de Peake, Sebastian....

Une chose que j'ai toujours sue : le hasard, ça n'existe pas

Je suis bien sûr resté en contact avec ce couple anglais, la dame, la petite fille s'appelait Kate Dessau. Couple qui m'a ensuite donné le contact avec Sebastian. J'ai eu quelques échanges de courrier et de téléphone avec lui et c'était émouvant.

Et utile puisque quelques années plus tard grâce au soutien de l'éditrice Joëlle Losfeld, et avec mon amie Nicole Caligaris, nous avons entrepris de réaliser une "folie", un "road-movie" sur les traces de Peake sur l'île de Sark. Une île improbable face à Guernesey.

 

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tombal cross

Peake y a vécu à deux moments de sa vie dans les années 30 puis 40. Ce livre devait être une vraie-fausse fiction relatant le voyage de deux "idiots du village" partis sur les traces de leur idole, traces qui avaient presque toutes disparues (mais pas tout à fait...). Mélangeant fiction et réalité, carnet de voyage et bio-bibliographie de Peake, ce livre " Tombal Cross" n'a pas été ce que nous voulions, trop compliqué sûrement, on ne passe pas aussi facilement entre les coups de lames de Steerpike, on ne sort pas comme ça de l'antre de Swelter...

Mais il s'était passé quelque chose pendant ce voyage.

Nous étions partis à sept. Sept amis amoureux de Peake, des îles, des livres...

Il n'y a pas eu qu'un seul livre en fait. Il y en a eu encore un autre " Gormone", un livre de gravures (sept) dont le texte relatant ce "voyage" avait été écrit par un des sept "voyageurs", Christophe Caillé, et tiré à 77 exemplaires...

 

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gravure extraire de "Gormone"

 

Puis il y en a eu encore un autre "les Peakies"... tiré celui-là à...7 exemplaires...

Titus Groan, 77 ème comte de Gormengahst...

Un voyage...initiatique en somme...

 

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la dernière maison habitée par la famille Peake ( des travaux ont été faits depuis )

 

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un panneau indicateur de la présence de Peake sur l'île ( le seul )

 

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un morceau de l'architecture étrange du château dit " la Seigneurie",

siège des comtes de Beaumont, anciens seigneurs de l'île, jusqu'à récemment.....

 

[L'île de Sercq est composée de deux parties reliées entre elles par un isthme de trois mètres de large : la Coupée. Le genre de sentier délicieux qu’on ne pouvait franchir qu’en rampant par gros temps, avant la construction du parapet, une promenade pour équilibriste, un délice de Peakies…  ]

 

Bien sûr que nous l'avons passée la Coupée, passée, repassée et encore repassée... L'île de Sark (nous ne disons jamais Serq entre nous! Serq... Berk! C'est bon pour les contrebandiers de Moulefrites ! Pas pour des habitués de l'Amiral Benbow comme nous !), l'île de Sark, disais-je avant que vous m'interrompiez sans ambages, n'a guère de secrets pour nous, aussi vrai que deux pièces d'argent et deux pièces d'or font quatre doublons de Maracaïbo et que le Parrot du Capt'ain Trelawney s'appelait Mathusalem... C'est comme j'vous l'dis jeune dame!...

La preuve cette gravure d'époque représentant votre serviteur et sa charmante et vociférante compagne au cours d'une querelle relative à l'heure des marées du côté de Dixcart Bay, querelle qui fit vibrer les sous-bassements de la Coupée car se déroulant juste en son point central.

 

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gravure extraite de Gormone

 

 

et puis à Sark j'ai vraiment rencontré Fuschia !...

[Fuschia Groan, la sœur de Titus, la fille aînée du 77ème comte de Gormenghast, Fuschia la rouge, la brûlante, l’incandescente Fuschia… Vous avez rencontré Fuschia ?!]

Je serais tenté de vous dire simplement: " Lisez Tombal Cross !  Mille Milliards de Mille crachats de cachalots blancs !!!!"

Tout y est dit, ou presque, à la fin du récit, de notre rencontre avec une vieille dame dont nous avions découvert l'existence quelques heures avant de repartir et qui, nous faisant rentrer dans son cosy salon, nous montra timidement son portrait peint par Mervyn Peake, 60 ans plus tôt, et que ce portrait, j'en suis encore certain aujourd'hui, était le portrait de la sauvage Fuschia dessinée par Peake pour Titus.... 

 

« Dans le salon de Gee Guille était accroché son portrait, exécuté par Mervyn Peake quand elle avait dix-neuf ans, en 1946.

Et ce que vit Dürer sur cette aquarelle, les cheveux sombres bouclés, les yeux clairs, les sourcils fournis, la bouche, ce que vit Dürer qui tremblait comme une feuille, renforça, j’en ai peur, son état gravement perturbé.

« Fuschia ! »       

(Tombal Cross, Nicole Caligaris & Albert Lemant, éd. Joëlle Losfeld, 2005)


Que pourrai-je dire de plus jeune dame ?...

Que la vraie vie est toujours plus romanesque que n'importe quelle fiction ! Quelle découverte !

Moi qui n'ait jamais trouvé de trésor qu'en tournant les pages d'un livre et de préférence sous ma couette!

Pirate sans œil de verre (quoique borgne !), harponneur sans baleine, que pourrai-je dire de plus que les autres....

Les références citées par mes "collègues en Peakeries" et les passerelles qui vont de Gormenghast à Steadman, Wyeth, Pyle, Bruno Schultz, Topor, Kafka me touchent et me parlent (d’autant plus que mes propres fantômes vadrouillent du côté d'Odessa et de Cracovie ... Si vous avez lu "Bogopol" * d'Albert Lirtzmann aux éditions du Panama vous savez de quoi je parle).

Je pourrais rajouter dans les parentés : Edward Gorey [Il y a un Port Gorey à Sark !], Roman Polanski, Taddeuz Kantor, Neil Gaiman et son somptueux livre " Neverwhere" ou encore les frères Quay et leur fabuleux  court-métrage "Boutiques de Cannelles " d'après Schultz....

Mais rien n'égale la montée des eaux le long des hauts murs du Château.

Rien n'égale le hululement des hiboux.

Rien n'égale le cri déchirant d'un homme emmuré dans son propre crâne.

Et personne ne peut (ni ne doit !) illustrer Mervyn Peake,  sauf lui-même...

 

Finalement, jeune dame,

à Sark, vous l'aurez compris,

je n'ai pas seulement rencontré Fuschia....

 

Nous étions quinze sur le coffre de l'homme mort...

Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum!... 

 

Albert

 

 

* Et j’ai lu Bogopol, d’Albert Litzmann.  Et plutôt deux fois qu'une ! Je l’ai emmené avec moi à l’ombre des tours de Carcassonne… Dans ce récit, Albert né Lirtzmann fait le voyage à Odessa à la recherche de Bogopol, le mythique village de ses ancêtres. Un voyage dans le temps, en marge du temps, qui  s’ouvre sur une citation de Bruno Schulz, extraordinaire et percutante - au sens d’uppercut !  Comment ne pas se sentir emporté du côté de Gormenghast en lisant ces quelques lignes…

« Chaque aube nouvelle dévoilait d’autres cheminées grandies depuis la veille et gonflées par les vents nocturnes, tuyaux d’orgues infernales. Les ramoneurs ne pouvaient se débarrasser des corneilles qui, vivantes feuilles noires, s’établissaient le soir sur les branches d’arbres, auprès de l’église, s’en arrachaient en battant des ailes puis revenaient s’y coller, chacune à sa place habituelle, pour s’envoler en bande le matin, tourbillons de fumée obscure, flocons de suie ondoyants et fantastiques qui tachaient d’un croassement inégal les raies jaunâtre de l’aube. »

(Bruno Schulz, Les boutiques de cannelle, L'imaginaire-Gallimard)

Bogopol, donc. Le village tutélaire, qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on croit s’en approcher, le long de rues qui ont changé de nom, en remontant le cours d’une histoire de famille haute en couleurs ! « Les bottes rouges bouillonnent en toi! » Une famille aux prises avec l’Histoire, changeant elle aussi de nom et survivant à tout, malgré les cosaques, les pogroms, malgré Auschwitz!

« Quand les Drobin, je veux dire les à-nouveau-Lirtzmann, reviendront rue de la Folie-Méricourt, la première chose que leur dira la concierge, c’est : « Ah bah, vous r’voilà ! Z’êtes donc pas tous morts ? »

Et cette grand-mère ! Tellement belle qu’on la croirait inventée, mais si extraordinaire qu’elle ne peut qu’être vraie. Sarah-Léa, mémé Lisette… Un chef d’œuvre de grand-mère à vous tirer les larmes des yeux, si vous avez été petits, si vous avez eu des grands-parents… Et puis il y a celle qui accompagne… De Paris à Kiki, j’ai repensé à ce poème de Desnos, les Gorges froides… On est bien loin de Mervyn Peake… Encore que…


À la poste d’hier tu télégraphieras
que nous sommes bien morts avec les hirondelles.
Facteur triste facteur un cercueil sous ton bras
va-t’en porter ma lettre aux fleurs à tire d’elle.

La boussole est en os mon cœur tu t’y fieras.
Quelque tibia marque le pôle et les marelles
pour amputés ont un sinistre aspect d’opéras.
Que pour mon épitaphe un dieu taille ses grêles !

C’est ce soir que je meurs, ma chère Tombe-Issoire,
Ton regard le plus beau ne fut qu’un accessoire
de la machinerie étrange du bonjour.

Adieu ! Je vous aimai sans scrupule et sans ruse,
ma Folie-Méricourt, ma silencieuse intruse.
Boussole à flèche torse annonce le retour. 

 

La moussaillonne que je suis remercie infiniment Albert Lemant pour sa patience et sa gentillesse envers mon béotisme exaspérant, pour les photos de Sark et les gravures extraites de Gormone. Ce fut un honneur !

 

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L'ABC de la trouille,l'Atelier du poisson soluble, 2011

Les ogres sont des cons, l'Atelier du poisson soluble, 2009

Lettres des Isles Girafines,Seuil Jeunesse, 2003

Georges et le dragon (avec Christophe Caillé), éditions Quiquandquoi, 2008

le Journal d'Emma, Seuil Jeunesse, 2007

Bogopol, éditions du Panama, 2005

le Boby Lapointe, albums Dada - Mango Jeunesse, 1998

Injures mode d'emploi, Albin Michel, 1990

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les piqués de Peake # 2

Publié le par Za

 

Après Philippe-Henri Turin, le Cabas rend visite à un nouveau piqué de Mervyn Peake. Celui-ci navigue le plus souvent dans les eaux du Poisson soluble, créature subreptice et proprement impossible à pêcher, car à peine l'a-t-on aperçue qu'elle s'évanouit dans les flots, mais c'est une autre histoire...

Yann Fastier, auteur et illustrateur, a mis sa casquette de guide, et nous emmène dans les dédales de Gormenghast - si ce n'était la présence de petits cailloux blancs dans mes poches, je ne serais pas très rassurée...


titus groan

gormenghast


"Pendant des années, Mervyn Peake est resté pour moi un mythe.
Je devais avoir quatorze ou quinze ans quand j'en ai entendu parler pour la première fois dans un vieux numéro de Métal hurlant. Jamais critique ne m'avait autant donné envie de lire un roman : je connaissais déjà Jean Ray, Lovecraft, Tolkien et, par rebonds, un certain nombre d'autres mais Peake semblait d'une trempe un peu différente, plus « littéraire » peut-être, en tout cas plus singulière. Hélas ! Lorsque je me renseignai en librairie, l'édition Stock n'était déjà plus disponible, il n'en existait alors aucune autre et ils ne l'avaient même pas à la bibliothèque municipale ! Pendant les années qui suivirent, j'eus beau éplucher régulièrement les gros catalogues des Livres disponibles du Cercle de la librairie, aucune réédition ne s'annonçait. Jusqu'au jour béni où je trouvai enfin, et pour quinze francs, les deux premiers tomes de la trilogie à Emmaüs !

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La révélation fut à la hauteur de mes attentes. Peake ne ressemblait à rien de connu et, cependant, tout y semblait familier. On passait presque sans solution de continuité d'un univers à la Dickens à des visions cosmiques dignes d'un William Blake ! Ce sont ces contrastes qui m'ont le plus marqué, je crois. L'impossibilité d'assigner à cet univers une échelle stable produit à la lecture un sentiment de vertige que je n'ai retrouvé depuis chez personne d'autre.

 

titus alone

 

J'ai lu plus tard Titus errant,  dont le style s'avère si différent qu'on le met parfois au compte de la maladie. Quoi qu'il en soit, il faisait à la trilogie une conclusion en forme d'anti-apothéose, à la fois mélancolique et nécessaire.
Et, curieusement, je dois dire que j'en suis resté là. Bien sûr, j'ai lu ce qu'on trouvait d'autre en français : les Lettres d'un oncle perdu, Mr Pye, Capitaine Massacrabord et puis, bien sûr, Titus dans les ténèbres. Mais, je l'avoue, je n'ai jamais fait l'effort de pousser plus loin et, notamment, d'aller voir ses illustrations. J'avais tort, je sais... Car ses dessins ne font que confirmer mon sentiment : on y retrouve en effet la même singularité que dans ses romans, une singularité de la vision qu'on ne retrouve guère que dans l'oeuvre d'artistes comme William Blake, Roland Topor ou Bruno Schulz qui, comme par hasard, sont aussi des écrivains.

 

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Bruno Schulz (1892-1942)

 

À l'encontre d'un Arthur Rackham, dont l'oeuvre a été abondamment plagiée par toute une lignée de dessinateurs de plus en plus médiocres jusqu'à l'affadissement complet, ceux-là n'ont à ma connaissance pas de descendance directe.

 

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L'illustration de Dr Jekyll & Mr Hyde échappe ainsi à tous les clichés du monstre pour faire place à une quasi-abstraction où seule la trace jaune du visage ramène un sens et suffit à évoquer toute la malveillance qui fait l'essentiel du personnage.

 

 

 

 

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Quant à ce dessin, il démontre à quel point Peake n'était pas seulement l'illustrateur spontané du Sunday Books et de l'Oncle perdu, mais aussi un technicien hors-pair.

 

Mais mon favori reste celui-ci...

 

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... un simple croquis mais qui en dit assez long sur le talent qu'avait Mervyn Peake à camper un caractère en quelques traits de plumes.

 

Qui aujourd'hui pourrait illustrer Gormenghast ?

Je répondrais... qu'il en faudrait toute une équipe !
Gapaillard, pour l'architecture, serait parfait.
Blutch ou Carlos Nine pour les personnages ?

Merci beaucoup, dit Za !

 

Yann Fastier est l'auteur, l'illustrateur de tout ceci et de bien d'autres livres encore...

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dans le sac du cabas du sac du cabas de Za

Publié le par Za

Premier tag du ouikende ! Premier, parce qu'il y en aura un second - j'ai bien dit un second, mais pas un deuxième, puisqu'il n'y en aura pas de troisième.

Vous me suivez ?

 

Le premier défi consiste à vider son sac. Non parce que là, ça va bien ! On me tague tous les deux jours, je n'arrive plus à suivre et puis ces livres qui s'entassent dans la PAL et la vaisselle à faire et le linge à étendre et les cahiers en retard et... Comment ? Au sens propre ? Il faut que je vide vraiment mon sac à main ? Alors excusez-moi et ne tenez pas compte de ce qui précède. Mais vous savez que c'est très intime ce que vous demandez ?

 

Mon sac du moment, donc.

Comme il fait froid, j'ai choisi un modèle en laine bouillie.

Orange, évidemment.

Avec quelques fleurs, forcément.

 

photos-6300.JPG

 

Et zou, on vide !

Par magie,

tout tombe dans un ordre géométrique parfait,

c'est dire s'il y a du surnaturel dans l'air.

 

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Dans le tag original, il s'agissait de mettre en avant ce qui, dans le sac, servait au blog. Pour moi, c'est le carnet et la clé USB. Pas de livre dans mon sac, ça corne, ça froisse, quelle horreur !

 

Et comme je suis très gentille, je zoome sur la clé USB du grand concours

"le poutou de Za" !

 

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Un deuxième (pas un second) poutou à celui/celle (j'aimerais autant celui mais bon) qui trouvera la faute d'orthographe qui s'est glissée dans ce post mais que j'ai la flemme d'aller débusquer...

 

Sur le sac des filles, deux vidéos suggérées par mon amie Séverine...

 

 


 

 

Et en matière de sac, celle-ci en connait un rayon, des leçons à prendre, les filles !

 

 

Publié dans tag

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copinYARKge !

Publié le par Za

Et oui, encore !

Pour vous signaler aujourd'hui trois interviews sur Ricochet.

 

Le trio infernal.

 

Laurent Gapaillard, l'illustrateur démoniaque. L'entretien est agrémenté de dessins vertigineux, à tomber, au sens propre. Des perspectives époustouflantes, qui vous happent. Et des références qui trahissent un homme de goût : Mervyn Peake et Gormenghast. Et voilà. Et Howard Pyle aussi, dont il a été question ici, il y a peu. Et puis des passages hilarants.

 

"- Quel est l'animal auquel vous ressemblez le plus ? Pourquoi ?
Disons que j’ai de l’empathie pour les hirondelles. Bon je me donne le beau rôle, beaucoup de gens me voient comme un ours. Si je devais être vraiment honnête, je dirais que je ressemble à une huître plutôt.
 
- Quel est le mot que vous préférez dans la langue française ?
Anesthésie, si j’avais une fille, je l’appellerais comme cela.
 
- Que souhaiteriez-vous que l'on retienne de vous ?
Si je suis une huître, il n’y a qu’a garder la coquille pour en faire un cendrier ! "

 

Petite chanson pour la future Anesthésie...

 

 

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Bertrand Santini, l'auteur redoutable, qui cite les si charmants Calvin et Hobbes, histoire de tromper l'ennemi. J'aime beaucoup son analyse du succès d'un livre :

 

" - Selon vous, qu'est-ce qui fait vendre un livre ?
Le budget publicitaire que lui consacre l'éditeur et/ou le talent du libraire. "

 

 

Je dédie cette phrase à Mel et Jean...

 

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Valéria Vanguelov, l'éditrice infernale qui rend ses collègues verts de jalousie, parce que le Yark, fallait oser, mais quel livre ! Quel livre ! Elle aussi a l'art des références impeccables : Sendak, Gorey, Erik Satie, Wonder Woman (pour les bottes, je suppose)... Un seul bémol à cette interview, le choix de la photo, que je prends comme une attaque personnelle...

 

http://www.ricochet-jeunes.org/public/imgmagazine/68-4f3ba040688c1.jpg

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charlepogne & poilenfrac

Publié le par Za

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Les deux rois et les quatre chevaliers se grattèrent le menton, la joue et le haut du crâne. Mais rien à faire.

Aucune idée ne pointait son nez.

" Qu'allons-nous devenir ? gémit Charlepogne. Si nous sommes incapables de faire la guerre, personne ne se souviendra de nous ! Les artistes lèguent des oeuvres inoubliables, les savants produisent des inventions qui changent la vie de tous les jours, mais les rois, à quoi servent-ils s'ils ne laissent même pas le souvenir de leurs guerres ? "

Poilenfrac acquiesça:

"Un roi sans guerre, ce n'est plus un roi."


 

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Car voilà bien tout le dilemme de ces deux rois d'opérette dont les redoutables armées, comptant chacune deux chevaliers, n'arrivent pas à bout d'un conflit sanglant et viril où, pour tout arranger, un cheval sème la pagaille en... miaulant !

 

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Ça boude, ça rigole, ça s'ennuie ferme entre deux échauffourées. Les deux enfants gâtés couronnés viendront-ils à bout de ce cas de conscience proprement historique ?

 

Le texte de Roland Fuentès est drôle et brillant. Tout le monde y trouve son compte. Le petit, ravi devant les aventures foutraques de ces chevaliers désastreux. La grande, enfin moi (je précise à cause de l'adjectif), car voilà un album foutrement bien écrit, ce qui ne se rencontre pas tous les quatre matins et qui me rappelle que dans littérature de jeunesse, il y a littérature. Le dessin d'Olivier Tallec, à mi-chemin entre geste médiévale et joyeux carnaval, apporte sa simplicité et sa clarté à l'histoire. Les bleus contre les oranges, car finalement, seule la couleur sépare des belligérants semblables, pour ne pas dire parallèles.
 

 

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À redécouvrir d'urgence !

 

Roland Fuentès et Olivier Tallec

éditions Le Baron perché, 2007



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